Top Gear en Roumanie

Quel type de vin préférez-vous?

(vous pouvez sélecter 2 options, par exemple "vin blanche" et "vin demisec")

jeudi 1 octobre 2009

Turcs Imbeciles



- Fish?
- Yes.
- Sea-bass?
- Yes. Moment.

Le garçon serveur me sourit comme si j’étais un imbécile. Il n’a surement rien compris et il va me servir une boîte de sardine en huile. Je me trouve sur le bord de la mère Egée et je mangerai du poisson en boîte, car je suis généralement malchanceux lorsqu’il s’agît d’une taverne. En cas qu’il me comprenne, soit-il n’aurait toujours ce que je cherche, soit il serait trop cher, ou trop tard, ou bine le gas serait coupé ou encore Dieu sait quoi. Avant que je mange ce que je veux, un tremblement de terre se passera ici. Une bombe explosera. On va mourir brulés par les flammes et pire que tout, on va mourir le ventre creux. On gagnera les Cieux et la première question sera : Eh, toi, St. Pierre, passons les questions et dit moi, est-ce que vous avez ici une taverne ?

Et le voila qu’il part, mais ça c’est trop. Je viens lui commander et il s’en va sur sa bicyclette. C’est la raison pour laquelle il y a peu de monde aux tables, ceci n’est pas une taverne, mais il me semble une place de réunion pour les terroristes kurds. Il serait mieux qu’on s’en aille aussi avant que la Police ou la Sécurité ou bien ce qu’ils ont ici en Turquie arrivent. Ne serait-il mieux chez moi, dans mon Neptun, Costineşti ou Olimpe, pourquoi me fallut-il ce voyage-ci ? Je suis un crétin, qu’il soit une leçon à retenir pour le futur. Vous ne m’attraperiez une autre fois, dans vos réves . Plutôt je vais à Sovata, ou la glace est douce ou bien à Olăneşti.

Oh, le voila qu’il revienne, mais qu’est-ce qu’il veut de moi maintenant, a-t-il apporté son dictionnaire ? Mon diable, qu’est-ce qu’il y a dans ses bras ?
Le garçon descend et s’approche de ma table. Il porte une assiette couverte d’un mouchoir. Il se penche en avant, enlève le mouchoir et me sourit :
- This good?

Et surprise, c’est mon poisson sur l’assiette, et il bouge encore. Ou l’as-tu trouvé, mon ami ?
-Market, dit-il et il me fait voire le bas de la rue.



Cela se passait pendant l’été de 2000, la première fois que j’ai eu mes vacances à l’étranger. J’avais laissé la maison, à cause du mépris des services locaux vis-à-vis les touristes. Je suis arrivé en Turquie ayant un comportement défensif, convaincu d’avoir entré dans un pays de voleurs, sale, bigote et retardé. Les turcs m’ont contredit leur sourit sur les lèvres, chaque minute de mes vacances –et ils m’ont ravi très rapidement.

Je vous raconte de Numan, le serveur à bicyclette, parce que j’ai vu plus tôt un commentaire sur la moue des vendeuses d’un supermarché situé prés de ma maison. «Il ne faut pas attendre qu’elles te sourissent, considérant leurs petits salaires.», me disait un lecteur. Je voudrais lui raconter sur Numan.


Il était alors âgé de 25 ans. Il venait d’Anatolie, d’une famille très pauvre. Il n’avait pas fait trop d’école, car on l’envoyait avec les chèvres. A 18 ans il s’enrégimenta – un bulot sur, uniforme, hébergement, c’est-a-dire la solution de survivre pour tous les pauvres de par le monde. Mais on avait appris qu’il avait menti, il avait eu de l’hépatite dans l’enfance, et comme cela en était une condition éliminatoire, on lui avait mis a la porte. Et il était arrivé a Kusadasi, une destination touristique, ou il travaillait dans cette taverne.

Son salaire ? Zéro, nada, rien. Le patron lui offrait hébergement et (un peu) à manger. De l’argent- provenant du pourboire.
Vous allez dire que cela était la raison pour laquelle il faisait son mieux pour satisfaire les clients –qu’on voulait un certain poisson, il l’obtiendrait, pourvu que tu ne quitte la taverne. Mais qu’est-ce que je sais ? Essayez cela avec un serveur de Roumanie…

J’étais plusieurs fois en Turquie –dans mes vacances ou ayant choses à faire. J’ai connu de pauvres et de riches. Ils tous sourient, t’offrent leur aide, même s’il est la dernière fois qu’ils te voient. Il n’a pas à faire avec leur argent, mais avec une certaine éducation, leur savoir être.

A propos, l’incident avec la bicyclette s’est répété dans d’autres endroits –soit qu’ils n’avaient pas une sorte de pate, soit que les fruits manquaient, ou que je voulais un certain thé. Ces hommes sont sérieux lorsqu’ils ont quelques choses à faire. Ils sont des professionnels. A apprendre.



Vlad Petreanu

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